The Liberated Page
21.10.2014 – 28.12.2014
Le Commun, Geneva
The recent evolution and democratisation of printing techniques has encouraged many artists to re-evaluate their position in relation to literature, to books, and to the page. Dedicated to the exploration of new practices within art book production, The Liberated Page considered the page for its simultaneously poetic, structural and physical elements.
The exhibition highlighted a wide range of interventions and approaches, and discussed in particular, how artists invent new books and why their invention opens up new possibilities for the page – as well as for communication and language.
The biennale highlighted the work of several contemporary artists concerned with the page, in conversation with such historic examples as books from artists Dieter Roth, Ed Ruscha, and Seth Siegelaub, bookworks from publishing houses Something Else Press and Ecart (including work by Daniel Spoerri, Robert Filliou, Emmett Williams, and Dick Higgins), an anthology by Guy Schraenen, the Mèla post card book from Maurizio Nannucci, as well as the complete Franklin Furnace archive.
During the period of the Russian avant-garde in the 1920s and also worldwide in the 1960s, artists explored the numerous possibilities which were available for the alternative dissemination of their works.
During the 1960s, Mail Art subsequently became very popular, presenting as it did an easy way for artists to utilise their private and personal sphere to form a ‘cultural strategy’ – using works of art as an alternative method of communication. It was in this climate that artists’ books really began to proliferate, and as documented ten years later by the seminal book artist, poet and critic Ulises Carrión, artists’ books could now potentially exist autonomously, and communicate with a new ‘artistic language’.
The title of the exhibition, The Liberated Page, reuses the title of an anthology which was dedicated to the review Typographica. This review was founded, conceived and edited by the celebrated editor and designer Herbert Spencer, and whilst the duration of its publication was short – a total of 32 issues were published between 1949 and 1967 – its influence has been profound, reaching far beyond its modest distribution and circulation. Spencer used different types of papers and typography to present an eclectic range of topics from Braille poetry to sex and typography. The review provided a critical alternative to the dominant conventions of the printing industry and tastes inherited from the 1920s. It made a strong contribution to the spread of ‘European’ concrete poetry in the United States, and published one of the first British articles on the subject, at the moment when concrete poetry was just becoming a worldwide phenomenon.
Spencer’s role as designer/editor, able to think both visually and verbally – merging images and words – presented a totally renewed relationship with the page. It is this sprit and potential for a renewed debate and critical conversation about our relationship with the page, and our communication with one another, which The Liberated Page aims to provoke and encourage.
A number of contemporary artists and publishers concerned with the renewal of the book format were invited to take part to share their perspectives.
These included Manuel Burgener, Raffaella Chiara, Norbert Costin, Elizabeth Lebon, Louise Guerra, Václav Pozárek, Hinrich Sachs, Claudia de La Torre and Ofer Wolberger.
The Liberated Page benefitted from the support of the Fonds municipal d’art contemporain de Genève ↗︎, Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture ↗︎, Loterie Romande and la Ville de Genève. ↗︎.
FR
La récente évolution et démocratisation des techniques d’impression a encouragé de nombreux artistes à reconsidérer leur position par rapport à la littérature, aux livres et à la page imprimée. Dédiée à l’exploration de nouvelles pratiques dans le domaine de l’édition de livres d’art, l’exposition, qui a eu lieu en 2014, a considéré la page imprimée pour ses éléments à la fois poétiques, structurels et physiques. L’exposition a mis en relief un large éventail d’interventions et d’approches et a trait plus particulièrement de la manière dont les artistes créent de nouveaux livres et pourquoi et comment leur inventivité ouvre de nouveaux horizons à la page imprimée, tant en ce qui concerne le langage, les concepts, et les formes en soulignant les spécificités des livres d’artistes.
La biennale a mis l’accent sur plusieurs artistes contemporains qui travaillent avec la typographie de la page imprimée en dialogue avec des livres d’artistes de générations précédentes tels que Dieter Roth, Ed Ruscha, Seth Siegelaub, ainsi que des bookworks des maisons d’édition Something Else Press et Ecart (avec des travaux de Daniel Spoerri, Robert Filliou, Emmett Williams et Dick Higgins), des anthologies de Guy Schraenen, le Mèla post card book de Maurizio Nannucci, ainsi que l’archive complète de l’association Franklin Furnace.
Dans la foulée des avant-gardes russes, plus précisément dans les années 1920, puis dans le monde entier dans les années 1960, les artistes ont exploré différentes possibilités pour diffuser leurs travaux. Dès 1960, le Mail art devint très populaire, offrant aux artistes un moyen de se servir de leur sphère privée pour former une «stratégie culturelle» utilisant leurs langague artistiques comme une méthode alternative de communication. C’est dans ce climat que le livre d’artiste a vraiment commencé à proliférer, comme l’a documenté Ulises Carrion, poète, critique et précurseur du livre d’artiste en révélant que le livre d’artiste pourrait exister de manière autonome en utilisant un nouveau langage artistique.
Le titre de l’exposition The Liberated Page reprend le titre d’une anthologie dédiée à Typographica. Cette revue a été fondée, conçue et éditée par l’éditeur et designer Herbert Spencer. Bien que sa publication fut de courte durée – 32 numéros ont été publiés entre 1949 et 1967, son influence a été profonde et sa portée bien plus grande que sa modeste diffusion. Herbert Spencer a utilisé différents types de papiers et des typographies sophistiquées pour présenter un choix éclectique de sujets allant de la poésie en braille jusqu’à la relation entre le sexe et typographie. La revue a été une alternative critique aux conventions et aux tendances de l’imprimerie héritées des années 1930. Elle a grandement contribué au rayonnement de la poésie concrète européenne aux États-Unis en publiant l’un des premiers articles d’importance sur ce sujet, alors que la poésie concrète n’était pas encore un phénomène mondial.
Herbert Spencer, capable de penser tant visuellement que verbalement, fusionnant paroles et images, a complètement renouvelé l’apparence de la page imprimée. C’est dans cet esprit que The Liberated Page, qui a pour but d’encourager et de provoquer une interaction critique avec notre relation à la page imprimée, et visé à renouveler le débat.
Des artistes contemporains concernés par le langage des formes de livres ont été invités à partager leurs points de vue. Il s’agit de Manuel Burgener, Raffaella Chiara, Norbert Costin, Elizabeth Lebon, Louise Guerra, Václav Pozárek et de Claudia de la Torre.
The Liberated Page a bénéficié du soutien des institutions suivantes: Fonds municipal d’art contemporain de Genève ↗︎, Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture ↗︎, la Loterie Romande et la Ville de Genève. ↗︎